Peinture à l’encre de Chine de Joseph Kessel
portrait à l’encre de chine
LA MAGIE D’UN MÉDIUM ANCESTRAL
L’encre de Chine est le plus récent des mediums que j’ai appris à maîtriser. Tout est parti du souhait de trouver la technique ultime, la plus pure, pour la réalisation de portrait en noir et blanc. Et quoi de plus pur que l’encre de Chine ? Ce medium est ancestral, les premières traces connues de son utilisation remontent à 5000 ans avant J.-C. ! Son utilisation principale reste la calligraphie, mais aussi l’art abstrait et l’encrage des bandes-dessinées. Il n’existe, à ma connaissance, pas d’autre artiste utilisant ce medium sous forme diluée pour l’exécution de portrait réaliste.
UNE PROUESSE TECHNIQUE
J’ai mis près de deux ans à développer une technique adaptée pour ce medium. Ce fut un vrai défi mais aussi un voyage passionnant, parsemé d’essais et d’erreur, de doutes et de grandes joies.
La spécificité de l’encre de Chine est, que contrairement à la peinture à l’huile et au pastel, elle ne tolère aucune approximation, ne laisse aucune place à l’erreur. L’encre de Chine, une fois sèche, est indélébile. Si on a foncé plus que souhaité une partie, il est impossible de revenir en arrière ou de l’éclaircir. En effet, je n’utilise pas de peinture blanche pour ces portraits, uniquement de l’encre de Chine, diluée à l’eau distillée et appliquée au pinceau. S’ajoute à cette difficulté les mêmes contraintes que pour l’aquarelle : le séchage rapide et donc une lutte permanente contre le temps qui impose de travailler vite ET bien, sous peine de devoir tout recommencer du début. Chaque portrait nécessite une vingtaine de couches successives afin d’obtenir la justesse des valeurs souhaitée.
UNE ESTHÉTIQUE INCOMPARABLE
Malgré tous ces challenges, le jeu en vaut largement la chandelle, tant l’encre de Chine offre une profondeur, une richesse des nuances et une luminosité incomparables. Le grain du papier joue ici un rôle fondamental, contribuant avec élégance à la texture de la peau et au réalisme du portrait. La différence majeure avec le pastel en noir et blanc vient du fait qu’ici le medium est transparent : le blanc pur correspond au papier nu, et le noir apparaît là où l’encre est appliquée à son opacité maximale. Pour le pastel, le blanc comme le noir sont obtenus en appliquant une couche opaque de pastel sur le papier teinté, et le grain très fin du papier ne contribue pas au résultat final comme avec l’encre de Chine. La différence, déjà apparente en photo, devient majeure devant l’objet réel.
des peintures conçues pour durer
Je peins mes portraits à l’encre de Chine sur du papier aquarelle Arches grain fin, d’une épaisseur exceptionnelle de 640 grammes par m². La maison Arches, dont la naissance remonte à 1492, fabrique ce papier en France de façon traditionnelle sur forme ronde. Il est considéré par une grande majorité d’artistes internationaux comme le meilleur au monde. Sa fabrication 100% coton garantit notamment qu’il ne jaunira pas, et conservera tout son éclat pendant des siècles.
L’encre que j’utilise est la Black Star Matte de Dr Ph Martin, également réputée pour sa tenue exceptionnelle dans le temps, ainsi que pour offrir un noir mat et profond, contrairement à d’autres encres plus brillantes. Ce choix d’encre permet d’obtenir un portrait au contraste intense qui ne reflète pas la lumière quel que soit l’angle sous lequel on le regarde, contribuant ainsi à l’aspect “3D” de la peinture.
Si vous avez des questions ou souhaitez en savoir plus, je vous invite à consulter la Foire Aux Questions (FAQ)